Les pays d’Afrique Australe qui ne nous informent que très peu de leurs actualités, mais n’en connaissent pas moins quelques évolutions, comme au Mozambique où les réserves animalières fleurissent à deux pas des plages immaculées… Visiter le Mozambique s’impose aux amateurs d’Afrique authentique.
Le Mozambique est un pays encore méconnu d’Afrique Australe qui mérite pourtant le détour pour les amateurs « d’Afrique authentique« . Situé au Nord-Est de l’Afrique du Sud, ce très récent acteur du panorama touristique austral-africain a fait ses premières dents en devenant une extension balnéaire idéale et pratique pour la RSA (qui ne connait pas de courants à plus de 18°…), accessible par la route (à l’est du Parc Kruger qui sert de frontière par la N1), ou par avion depuis Johannesburg (2H de vol). Ses plages magnifiques baignant dans les premières eaux vraiment chaudes de l’Océan Indien s’accordent parfaitement avec un peuple paisible et accueillant, lassé par une longue guerre civile qui prit fin il y a moins de quinze ans et qui l’a laissé exsangue. Au fil des dernières années, quelques « îles-hôtels » de charme ((Archipel de Bazzaruto) ont commencé à faire une bonne réputation au Mozambique, à quelques encablures de la côte depuis Vilancoulos (au nord de la capitale Maputo) et joignables en petit bateau .
Ouverture d’une nouvelle réserve animalière au Mozambique.
Le parc animalier de Magoe.
Le concept de réhabilitation de l’habitat fait son chemin et une nouvelle région, Tete Province (prononcer Tété) a ainsi fait le nécessaire pour recréer une réserve animalière digne de ce nom. Là encore le chemin est long, car certaines espèces migrent très peu et il faut parfois « transborder » quelques couples en vue d’un repeuplement équilibré entre prédateurs et leurs proies, ce qui peut demander 15 à 20 ans… Magoe Park, qui s’étend sur 350.000 hectares (…) au sud du barrage de Bassa, vient donc d’être inauguré officiellement en octobre, portant de nombreux espoirs, sur le plan économique, mais aussi écologique, pour la région. Tout reste à faire pour inciter les voyageurs à visiter le Mozambique et le directeur d’un tour opérateur sudaf’ qui a ouvert une antenne au Mozambique précise que « les safaris ne s’effectueront que dans des zones absolument sûres » (traduire déminées NDLR…). « Pour le moment Magoe Park reste assez confidentiel et vous n’y croiserez sûrement que des employés des mines d’extraction de minéraux », précise encore Barbara Kühn, Directrice d’un tour-opérateur local.
Autant dire un dépaysement garanti et même si, pour le moment, vous ne rencontrez pas le « Big Five », en tout cas vous ne prendrez pas vos photos au milieu de 10 autres véhicules, avec un contrejour défavorable ou un morceau de jeep dans le viseur… A méditer !
Que faire au Mozambique ?
Visiter le Mozambique c’est aborder l’Afrique authentique. Les centres d’intérêt ne manquent pas, à commencer par la capitale, Maputo. Cette grande ville au sud du pays, est un curieux mélange de ville coloniale où la modernité s’installe peu à peu, « à l’africaine », où l’on croise des hommes d’affaires en costume-cravate au milieu d’une foule bigarrée et joyeuse sur les marchés. Si vous avez le temps, ne manquez pas Inhambane, l’un des plus anciens comptoirs commerciaux portugais d’Afrique, encore dans son jus… Côté safaris allez vous perdre (ou vous retrouver ?…) dans les réserves de Gorogonsa, ou de Niassa. Les plus aventureux iront faire du rafting sur le Zambèze, sachant que c’est assez dangereux à cause des groupes d’hippos qui y pullulent et des crocodiles du Nil énormes qui n’attendent que vous… Pour le reste de votre séjour, les immenses plages de sable blanc vous feront oublier le temps, comme sur les îlots de Benguerra, Pemba, Quilalea, Medjumbe ou d’Indigo. Le sport national est la pêche (au gros ou pas) et on vous en proposera partout ( Merci de remettre vos grosses prises à l’eau…). Pour les plongeurs c’est le rêve. La barrière de corail est quasiment intacte et l’observation de la faune et de la flore est tout simplement magique. Le détroit du Mozambique est un passage migratoire pour de nombreuses espèces de squales et de mammifères marins, comme les dauphins, les baleines. Si vous êtes cool, votre guide vous conduira sur un herbier où vous pourrez nager avec le très rare Dugon !
Des investisseurs motivés, des acteurs politiques en quête de revenus pour le pays.
Le chemin fût long pour les dirigeants du pays, pour en faire un pays à visée touristique, seule industrie à pouvoir un peu renflouer les caisses de l’état, tout en faisant vivre directement ou indirectement de très nombreux locaux de cette manne tant convoitée de visiteurs en mal de nouveaux rivages… A la fin de la guerre, il a d’abord fallu déminer de nombreuses zones qui devinrent des cimetières pour beaucoup d’animaux malchanceux ou pour des paysans qui se nourrissaient de ces mêmes animaux, prenant eux-mêmes le risque de sauter sur une mine anti-personnel en chassant ou tout simplement en cultivant leurs terres (comme dans le parc naturel de Gorongosa)… A l’aide de nombreuses organisations nationales, régionales et internationales et surtout suite à un travail de fourmis, certaines régions purent ainsi être sécurisées (à commencer par la réserve de Niassa, 42.000 km²). Dans un deuxième temps des accords avec les pays voisins ont du être passés pour abolir les frontières entre les réserves, afin d’assurer une migration naturelle de la faune venue, notamment, du Parc Kruger en RSA, de Zambie, du Malawi et du Zimbabwe, assurant ainsi un repeuplement pérenne et efficace du Mozambique en mammifères.
Visiter le Mozambique: Quand, comment et où ?
Pour rejoindre le Mozambique vous avez le choix entre différentes compagnies, dépendant d’où vous partez et du temps que vous êtes prèts à consacrer aux transports.
Pour les vols sur Maputo en départ de province vous aurez le choix entre British Airways et South African depuis Londres, ou via Lisbonne acec la TAP. En plus de ces compagnies, depuis Paris vous pouvez utiliser Ethiopian Airlines (très bonne Cie !) ou encore Kenyan Airways et Qatar Airways pour ses excellentes classes supérieures, via Doha.
On peut aller au Mozambique toute l’année, mais il fait très chaud et humide pendant l’été austral (d’octobre à avril). La période idéale reste l’hiver australe (d’avril à octobre), quand il ne pleut pas et que les températures sont plus fraîches. C’est aussi la meilleure saison pour plonger, notamment pour voir du gros. Comme les infrastructures hôtelières offrent encore une capacité assez limitée, évitez les très hautes saisons de Noël et du nouvel an et de mi-juin à fin juillet. Si vous ne pouvez pas faire autrement, réservez longtemps à l’avance, car beaucoup de régionaux (notamment sudaf’) s’y rendent à ces périodes.
Côté hôtels, sortis de Maputo où l’offre est assez correcte dans la zone 4*, choisissez toujours ce qu’il y a de mieux ailleurs, inutile de risquer le pire ! Un voyageur averti….
PLUS D’INFO