La Colombie n’est pas celle que l’on croit. Car, bien loin de Medellín et Bogotá, cités bouillonnantes, la province de Chocó, baignée par les aux tièdes du Pacifique, joue les paradis retrouvés…
> Entre jungle et océan.
. À 8.700 kilomètres de Paris, la Colombie cache bien son jeu, en l’occurrence, sa côte Ouest. Car ce pays à la réputation sulfureuse se révèle être une jolie boule à facettes scintillante à l’envi. On le dit violent, il apparaît chaleureux. On l’imagine urbain, il se montre plus vrai que nature, furieusement écolo, terriblement beau. Bref, la Colombie surprend. Surtout si on l’aborde côté Pacifique. Et c’est à seulement à cinquante minutes de vol de Medellín, au nord-ouest de la Colombie, entre jungle et océan, que la nature apparaît grandiose, indomptable, généreuse. Même les baleines s’arrêtent ici pour souffler un peu…
> Bio Choco.
. Ici la biodiversité en "version Chocó" vous apparaît dans toute sa splendeur. Dans l’éco-province de Chocó, l’un des écosystèmes les plus riches de la planète, la nature résiste façon immaculée conception. Le tout sur quelque neuf millions d’hectares… À perte de vue, de la jungle ou des forêts tropicales humides, très humides même. Le coin reçoit dans les dix mètres de précipitations annuelles. Les bottes en caoutchouc sont vivement conseillées avant de partir jouer les explorateurs…
> Un éco-système très protégé.
. L’aventure débute à Bahía Solano petit village qui accueille le seul aéroport du coin, ou plutôt une piste d’atterrissage rudimentaire. Arrivé sur une plage perdue, vous voici face à un écolodge pur et dur, El Almejal, petit paradis féerique, qui abrite une réserve naturelle, un jardin bio, une nursery pour tortues de mer et quelques volontaires adeptes des retraites vertes… Confort sommaire, mais communion facilitée avec les éléments. En l’occurrence, la terre et l’eau, salée ou douce. Le tout ponctué de repas bios. À ne pas manquer, la naissance des bébés tortues: vous pouvez même participer à leur remise à l’eau! Elles iront peut-être rejoindre les eaux chaudes et remuantes du Pacifique où viennent souffler les baleines et s’ébattre les dauphins, à peine troublés par des pélicans stoïques ; sans oublier pas mal d’autres volatiles épris de liberté et de grands espaces.
> Un paradis pour les animaux.
. Question grands espaces, vous serez comblés avec le Parc naturel d’Utría, dans les 545u202fkm2 de nature intacte. On y accède en bateau à moteur par un bras de mer immense (prévoir de quoi vous protéger des embruns, les bagages également). L’entrée d’Utría est matérialisée par un drôle d’endroit, une auberge 100u202f% naturelle perdue sur le rivage d’une mer intérieure dont le calme contraste avec le grondement du Pacifique. Très peu d’électricité, pas d’eau chaude. «u202fNous vivons au rythme des maréesu202f», rappelle Miguel Antonio Barco, le responsable de cette partie du parc. Comme on y accède uniquement par la mer, tant mieux. Sinon, le lieu idéal pour déguster une agua de panela (eau de canne à sucre), histoire de prendre des forces avant d’aller crapahuter entre les palétuviers, dans la mangrove. Avec un peu de chance, on croisera les espèces de mammifères qui se plaisent bien dans la régionu202f: l’ocelot (chat sauvage), le guatin (gros rongeur), le cerf, le cochon de montagne, le renard, le paresseux. Sans oublier dans les 650 espèces d’oiseaux…
> À la poursuite des baleines.
. Bonne nouvelle, nature et luxe ne sont pas antinomiques dans le parc d’Utría, même si les 1.300 kilomètres de la façade Pacifique ne sont pas près de rencontrer le succès parfois dévastateur de la côte Est colombienne, côté Caraïbes, plus axée tourisme à grande échelle. Ici, la nature et le Pacifique font la loi. Pour rejoindre les villes côtières, on se déplace uniquement en barque, si le temps le permet… Pour ceux qui n’ont pas vraiment le pied marin, il reste la pause nature dans un écolodge haut de gamme, El Cantil (www.elcantil.com). Trois bungalows, sept chambres, pas plus. Tout y est bio et beau, le patron veille, frénétiquement écolo, amoureux d’une Colombie protégée et protectrice, idéale sans doute. Depuis le belvédère d’El Cantil, il n’est pas rare d’observer le ballet de cétacés badins pas vraiment dérangés par les touristes. On peut aussi aller au large pour les écouter souffler. Ici, l’homme reste un invité dans un univers à tel point authentique qu’il en devient presque magique. Mais pour combien de temps ?..
> Quand et comment partir ?
. Quand ? : Le mois de mai est la période idéale pour observer les poissons volants. En septembre, place aux oiseaux migrateurs. De fin juin à octobre, les baleines entrent en scène. De janvier à mars, il fait beau. D’octobre à novembre, il pleut. Le climat reste tropical, chaud ; température moyenneu202f: entre 26 et 27u202f°C.Comment? : La compagnie colombienne Avianca propose des vols directs vers Medellín et Bogotá depuis Madrid et Barcelone (www.avianca.com). En mai, on trouve des billets en classe économique aller-retour entre 800 et 1.000 euros environ.
Bonnes adresses: Medellín, Diez Hotel, www.diezhotel.com
www.elcantil.com
www.nuquipacifico.com
www.almejal.com.co
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