Embrumée et froide pour les uns, charmante ou charmeuse pour les autres, au gré du climat San Francisco reste une ville à part en Californie, ondulée, sinueuse, tout en relief(s). Visite iodée.
> Singulière universalité.
. S’il fait beau, San Francisco a des allures d’Eden de l’Ouest. Mais quand le fog enveloppe la mégapole californienne, on se souvient de cette phrase étrangement attribuée à Mark Twain : «u202fL’hiver le plus froid que j’ai connu fût un été à San Francisco.u202f» Quoi qu’il advienne, le charme de San Francisco reste saisissant en toute saison. Sans doute parce que cette ville ne ressemble à aucune autre de ses voisines californiennes. La «u202fCity by the Bayu202f»u202faffiche, en effet, une diversité culturelle culotée, une tolérance assumée, une ouverture au monde pétillante. San Francisco, la plus européenne des cités américaines, voire la plus chinoise, de toute façon, la plus universelle.
> Haute en couleur.
. Des quartiers à l’européenne, des sites sublimes, des petits coins de paradis propices à l’extase, au sommet d’une colline, sur une pelouse… certes, mais Frisco, pour les intimes, reste une ville américaine, donc à grand spectacle. Dans le mythique, haut en couleur, le Golden Gate, majestueux, follement démesuré (2,7 kilomètres de long), reste un incontournable. Vous pourrez l’admirer depuis le Presidio, au sud, ou le « vista point », au nord. De là, la ville aux 43 collines vous apparaîtra grandeur nature, sublime. En guise de clin d’œil californien, des surfeurs barbotent souvent au large de Fort Point, dans l’ombre du célèbre pont rouge.
> Sur les traces de Francis F.Coppola.
. Retour vers la cité mosaïque aux dizaines de quartiers tous aussi pittoresques les uns que les autres. À ne pas manquer : Chinatown, un des plus anciens et plus importants quartiers chinois des États-Unis. Ces 24 blocks se situent à proximité de Portsmouth Square, autour de Grand Avenue. Ne faites pas l’impasse sur North Beach, le quartier italien. C’est là, dans la Colombus Tower, un édifice vert étrangement arrondi, que Francis Ford Coppola et Sean Penn ont installé leurs bureaux. Vous pouvez d’ailleurs boire un verre dans le café qui appartient à Coppola, le Zoetrope (www.cafecoppola.com). Pas mal de gens accourent par ici pour se plonger dans les rayons de la librairie City Lights, au 261u202fColumbus Avenue, le temple de la Beat Generation, où l’on sent encore la présence de Kerouac, Ginsberg ou Burroughs… En toile de fond, la Coit Tower, délicieusement altière et Art déco, qui trône, haut perchée, sur Telegraph Hill.
> Perspectives paradoxales.
. Non loin, toujours dans les incontournables, le résidentiel Russian Hill, un des quartiers les plus élevés de San Francisco. Avis aux amateurs de perspectives, pentes (jusqu’à 32u202f%), panoramas étourdissants : c’est là que fut tournée, en 1968, la célèbre poursuite de Bullitt, avec Steve McQueen. Inutile de traverser le quartier aussi rapidement que la Ford Mustang Fastback du lieutenant en pétard. L’idéal serait d’emprunter les légendaires cable cars, depuis Market Street, puis de flâner à pied d’une colline à l’autre. Attardez-vous à Lombard Street, aussi fleurie que tortueuse – « la rue la plus sinueuse du monde », dit-on –, qui ondule entre Leavenworth et Hyde. Huit virages et 27 % de dénivelée…
> Légendaires Seven Painted Ladies.
. Pourquoi ne pas poursuivre votre balade avec un détour par Green Street et ses demeures incroyables ? Vous y effectuerez un pèlerinage au 29u202fRussel Street où Kerouac vécu, puis vers Pacific Heights et Cow Hollow, à la découverte de magnifiques maisons victoriennes. Pour vous remettre, si le temps le permet, allongez-vous sur une pelouse. Agréable, vers Lower Haight, Alamo Square Park et sa vue légendaire, sur Steiner, à l’ange de Groveu202f: un alignement de maisons victoriennesu202f– les Seven Painted Ladiesu202f– sur fond de San Francisco moderne et maritime. Magnifique.
> Des monts et merveilles.
. En continuant vers l’ouest, vous tomberez sur le quartier de Haight-Ashbury, encore un lieu mythique, berceau du mouvement hippie. Mais que reste-t-il des années 1970 ? Peut-on encore ressentir les effets du Summer of love sur Haight Street ? Sans doute. Pas mal de petites échoppes, des cafés, terrasses, restaurants, magasins de musique, boutiques de fripes, du marketing et des badges. Entre les deux, un note de psychédélique, le Musée du Tatouage, des fresques murales à tomber et encore des maisons victoriennes de couleurs vives. Au 635u202fAshbury Streetu202f: la demeure de Janis Joplin… Pas mal de nostalgie, de l’anticonformisme, un concentré de San Francisco en quelque sorte (à apprécier, surtout, du côté de Cole Valley).
> Art déconne…
. Du haut de Corona Heights, la vue embrasse toute la ville. Vers le sud, Castro et Mission se dévoilent. Castro, c’est branché, authentique, bigarré, absolument gay. Mission, le quartier latino, est tout aussi animé. La jeunesse branchée se rassemble du côté de Dolores Park face à l’église baroque Mission Dolores. Vers Valencia Street, pas mal de boutiques vintage, des bars. C’est bohème, intello. Pas autant que SOMA. Pourtant, le South of Market a longtemps senti le soufre avec sa population de drogués, ses prostituées, ses bars louches. On y a fait le ménage. S’il reste encore quelques allumés sur Market Avenue, les magasins branchés se multiplient et les musées s’y installent. Le SFMoMA, musée d’art contemporain, et le complexe Yerba Buena ont donné un second souffle à South Market. À ne pas manquer : la 111 Minna Gallery, pour ses expos et ses happenings. Fin septembre, place au cuir, avec la Folsom Street Fair (www.folsomstreetevents.org), tendance bondage.
> Iode à la joie !
. Évidemment, vous n’échapperez pas à Fisherman’s Wharf, l’ancien port devenu un luna park pour touristes. Les otaries qui se prélassent par dizaines au niveau de Pieru202f39 permettent d’oublier les magasins de souvenirs. À moins de prendre immédiatement le ferry pour Alcatraz (www.alcatrazcruises.com)… Ce pénitencier sinistre devenu refuge pour mouettes libérées est situé sur une île presque accueillante, mais seulement au printemps, lorsque le soleil brille. On visite la forteresse en masse, tentant d’imaginer, face aux minuscules cellules, qu’il était impossible de s’en échapper. Au loin, San Francisco joue les terres promises…
Quand, comment, où ?
Y aller:
La compagnie française XL Airways France relie San Francisco en direct au départ de Roissy CDG. Le tarif aller-retour est proposé à partir de 649 €. Net : www.xlairways.fr
Préparer son voyage:
www.office-tourisme-usa.com/San-Francisco-ville_84.html
www.sanfrancisco.travel.com
www.goldengatebridgetour.com
www.blueandgoldfleet.com
Se loger:
Hilton San Francisco, Financial District, 750 Kearny Street.
www.sanfranciscohiltonhotel.com