Près de Nantes, l’ancien complexe cistercien de l’Abbaye de Villeneuve, recèle des siècles d’histoire et offre à ses visiteurs le charme et la noblesse d’un lieu très particulier. Avec 4* au fronton et une étoile au Michelin tout nouvellement obtenue par son jeune chef Aymeric Depogny, l’adresse est devenue incontournable dans la région, malgré un accès un peu difficile !
L’Abbaye de Villeneuve, près de Nantes.
Ce très beau boutique-hôtel abrite dix-huit chambres dont quatre suites, un restaurant gastronomique, une brasserie, une cave à vins ouverte pour la dégustation, un bar et un club à cigares.
Fondée en 1201 pour abriter une communauté de moines cisterciens il y a huit siècles, la majesté de l’Abbaye de Villeneuve, ses lumières, lui confèrent une âme forte, toujours présente.
Les grands noms du gotha breton, la duchesse Constance, Guy de Thouars, la duchesse Alix, Olivier 1er de Machecoul, Yolande d’Aubigné, etc. y eurent sépulture et l’abbaye rayonna sur la région jusqu’au XVème siècle.
Architecture et décoration de l’Abbaye de Villeneuve.
La superbe façade de l’Abbaye, deux fois quatre fenêtres sur deux niveaux, plus une centrale au-dessus du chapiteau en triangle caractéristique des rénovations bourgeoises du XVIIIème siècle, annonce avant même d’y entrer la majesté de l’édifice.
Passé le lobby, voici l’allée qui mène au cloître, devenu salon tout en longueur, refuge parfait à l’heure du thé. Au-delà fleurissent les jardins qui entourent la piscine, puis les prés qui anticipent la campagne alentours. A droite, un petit musée raconte les temps anciens de l’abbaye et à gauche, l’escalier monumental conduit aux 18 chambres.
Les chambres de l’Abbaye de Villeneuve.
Celle du rez-de-chaussée, accueille les personnes à mobilité réduite. Les autres sont parsemées au fil des deux niveaux supérieurs du bâtiment, de 15 à 45 m². Le Dalaï-Lama, chef des bouddhistes tibétains, s’installa ici lors de sa visite en pays nantais en août 2008 (chambre 108, la plus grande).
Chaque chambre a son style et sa décoration zen, invitant à se lover entre douceur et sérénité. Parquet ou bien moquette bleu nuit ou ivoire au sol, mobilier clair, murs tendus de toile en harmonie, fenêtre grande ouverte sur les jardins ou cachette sous les poutres, toutes optent pour l’élégance qui sied à la simplicité monastique. La literie de grande tenue, alliant confort et draps douillets vous garantit des nuits paisibles.
Ce parti-pris décoratif tout en sobriété n’empêche pas la modernité et la présence discrète de la technologie. Écran plat, air conditionné, machine à café.
Pour les salles de bains, marbre blanc veiné de noir, douche pluie (baignoire dans certaines chambres) et produits de soins « Ritual ».
Les murs et les sols des longs couloirs étant couverts d’une épaisse moquette, vous bénéficiez d’un calme rare, inspiré du silence qu’observaient les Cisterciens il y a huit siècles de cela…
L’Epicurien, restaurant gastronomique étoilé de l’Abbaye de Villeneuve.
Déjà une référence dans la région, le restaurant gastronomique l’Epicurien vient d’obtenir sa première étoile au guide Michelin, grâce à l’excellence du jeune chef Aymeric Depogny, 30 ans, maitre des fourneaux. Formé à l’école des étoilés (La Chèvre d’Or à Eze, le K2 Palace de Courchevel, Bernard Loiseau à Saulieu, etc.), il a su en tirer le meilleur pour donner un ton qui lui est propre à une cuisine haute en couleurs.
Pour Aymeric, régal rime avec local, avec des asperges au gwell et aux amandes, des poissons et huîtres de Vendée, des pigeonneaux de Pornic aux algues, du lait cru de Loire-Atlantique et sarrasin, et de la venaison et du gibier en saison, etc.
Le restaurant est conçu pour accueillir cinquante couverts, en toute intimité, l’endroit manque un peu de décoration mais assure la tranquillité des convives. Un service impeccable est assuré par la maîtresse des lieux Laura Penouty, qui ne sait où donner de la tête pour satisfaire le convive et les informer sur les dernières créations de son chef de mari…. Quant au jeune sommelier, sa timidité ne l’empêche pas de prodiguer les meilleurs conseils pour les plus subtiles alliances.
Le test de la rédaction à l’Epicurien.
Pour ma part j’ai pu déguster plusieurs spécialités du chef, dont :
– Mise en bouche autour du Pois chiche de la ferme Saint-Germain et du panais.
– Noix de Saint-Jacques rôties. Jus des bardes au Vermouth Blanc Bio de la maison Distiloire. Extraction de topinambour oxydée.
– Queue de lotte maturée aux épices. Betterave farcie relevée à la grenade. Jus de bœuf lié à la moelle.
– Lièvre à la royale. Pâte de racine de persil et mousseline au beurre fermier. Ce grand classique de l’hiver, gibier par excellence des tables gastronomiques, est un pur délice ! 72 h de travail résumés en une assiette. Le seul risque est de tomber sur un plomb…
– Sarrasin, lait et miel de la ferme de la Gazillardière, un dessert très régressif ayant le goût authentique du sarrasin.
Autant dire que je suis sorti de table repu et comblé par une si belle expérience !
Le restaurant est conçu pour accueillir cinquante couverts, en toute intimité, l’endroit manque un peu de décoration mais assure la tranquillité des convives. Un service impeccable est assuré par la maîtresse des lieux Laura Penouty, qui ne sait où donner de la tête pour satisfaire les convives et les informer sur les dernières créations de son chef de mari…. Quant au jeune sommelier, sa timidité ne l’empêche pas de prodiguer les meilleurs conseils pour les plus subtiles alliances.
La brasserie.
La brasserie, l’autre restaurant de l’Abbaye de Villeneuve est un espace lumineux, une extension du bâtiment ancien sous une vaste verrière capable d’abriter quatre-vingt couverts. Ferveur gourmande comprise.
Aymeric Depogny concocte ici une cuisine sans chichis, servie avec générosité pour des tables de copains ou celles des festivités familiales. De l’œuf dur mayo à l’opéra, en passant par le céleri rémoulade, les ribs de porc, le filet de carpe, le tartare ou le poulet rôti du dimanche, la carte qui offre aussi une sélection de plats végans ravira tous les palais.
La cave à vin exceptionnelle de l’Abbaye de Villeneuve.
Ce temple en sous-sol dédié au vin recèle déjà plus de 600 références et en attend un millier et plus de 6 000 cols… Avis aux amateurs pour une bonne dégustation (il y a la place pour initier une vingtaine de connaisseurs ou d’amateurs).
Le bar aux innombrables références et le fumoir à cigares.
Face à la réception, le charme du bar très cosy est décuplé par le mur totalement couvert d’un spectaculaire rayonnage qui grimpe jusqu’au plafond. Plus de 250 références figurent sur la carte, soit la plupart les péchés du monde, whiskies de référence, armagnacs et cognacs hors d’âge, rhums précieux, vodkas introuvables, gins rares… Le « bar tender » est un pro des cocktails, mais il reste à l’écoute de vos suggestions…
Discrètement accessible par une porte à côté du bar, se niche le fumoir à cigares, la cellule la plus exclusive de la maison, le repaire où se livrent les soirées de (belles) confessions. Une cinquantaine de boites permettent de choisir la vitole de son absolution, cubaine, dominicaine. Ici, Avec un bon rhum vieux des îles ou un cognac des Charentes voisines, le bonheur ne se discute pas, il se partage.
Thierry Kremper, directeur dynamique de l’Abbaye de Villeneuve.
Pour le moment l’endroit manque un peu d’activité mais Thierry Kremper, le directeur de l’hôtel, bouillonne d’idées, comme la création d’un spa qui manque cruellement aux lieux. Il a déjà mis en place des séances de musique live chaque fin de semaine, des expositions d’artistes nantais, peintres, sculpteurs, graffeurs, photographes. Thierry Kremper imagine déjà les animations qui viendront égayer les lieux, comme des soirées jazz des Années folles ou de comédie musicale, tout comme des animations de circonstance, un marché de Noël, la chasse aux œufs de Pâques, l’éloge de la Saint-Valentin, la fête de la musique…
À suivre, dès le printemps qui arrive…
D’ores et déjà, l’Abbaye est prête pour accueillir des séminaires de vingt ou trente participants. Une salle leur est allouée, dotée de tout l’équipement high-tech indispensable, avec les services annexes, pause-café, restauration, etc.