Loin des fêtes de la jet set et des boutiques chics de Gustavia, sa capitale, découvrez une île bien plus authentique qu’il n’y paraît. Découvert par Christophe Colomb en 1493, ce "caillou" de 21 km2 des Caraïbes vous surprendra surtout par son relief étonnamment diversifié.
Hérissée de collines d’origine volcanique, l'île impose sa loi : une piste très courte sur le seul terrain plat disponible – vous n’oublierez jamais votre premier atterrissage à Saint-Barth ! -, donc des avions de 20 places maximum et des hôtels de petite taille. Les nombreuses villas privées se fondent totalement dans la végétation… Soumise au régime des alizés et scindée en deux en raison de son relief accidenté, Saint-Barthélémy offre deux visages différents d’une côte à l’autre.
"Au vent", une côte sauvage. Derrière des falaises déchiquetées, la campagne prend des allures de bocage breton. Des murets de pierres délimitent des parcelles de terrain d’herbes folles, autrefois vouées à la culture et à l’élevage. Ici, on parle créole, souvenir du temps où les paysans se rendaient dans les îles voisines pour troquer leurs marchandises. Au volant de votre mini moke, une petite Jeep de location, faites le tour de l’île en commençant tout au nord par le village de Lorient et sa petite église. Dans son cimetière égayé par de multiples bouquets de fleurs en plastique reposent les descendants des premiers colons normands et bretons arrivés dès le début du 17e siècle.
"Sous le vent", des villages de pêcheurs. Au Sud-Ouest, à Corossol, port d’attache des pêcheurs locaux comme Ingénu Magras qui a ouvert un musée du coquillage riche de quelque 9 000 pièces, on parle le vieux français de nos terroirs. Des petites cases colorées couvertes d’essentes s’y dissimulent sous les bougainvilliers. Perpétuant une tradition du XIXème siècle, les femmes continuent de tresser le latanier pour en faire des chapeaux, corbeilles et autres babioles. Certaines portent encore la calèche, ou "quichenotte", une déformation de l’anglais "kiss me not !" (ne m’embrassez pas), la forme de ce couvre chef étant censée décourager les galants.
Partout, des plages sauvages. A l’Ouest, l’Anse du Grand Colombier, par exemple, n’est accessible que par bateau ou après une marche d’une vingtaine de minutes à travers un maquis qu’on dirait méditerranéen. Seule habitation à l’arrivée, cachée dans la végétation : la villa de Rockefeller, premier milliardaire à s’être installé sur l’île. La plage sauvage du Gouverneur, au sud, se découvre quant à elle au bout d’un chemin difficile d’accès en voiture. Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, les corsaires, pirates et boucaniers y réparaient leurs bateaux à l’abri des regards et du vent. Le terrible Monbars l’Exterminateur y aurait caché son butin…
L’eau précieuse. A Saline, au Sud Est de l’île, les anciens marais salants abritent aujourd’hui des colonies d’oiseaux migrateurs. Dans ces paysages lunaires ponctués de cactus vierges, on mesure d’autant plus fortement l’absence d’eau. Ici, pas de rivière, de fleuve ou de ruisseau. Partout, des jarres ou citernes pour récolter l’eau de pluie. Depuis 2002, Saint-Barth s’est même dotée d’une usine d’incinération qui utilise l’énergie dégagée pour dessaler l’eau de mer et produire de l’eau potable. Ici plus qu’ailleurs, l’écologie est une nécessité !