Après trente années de guerres meurtrières, le Vietnam est bel et bien sorti de son silence. Bienvenue dans un pays vibrant tiré par une population jeune et entreprenante. 70% d’entre elle a moins de 35 ans et construit chaque jour un peu plus le Vietnam du XXIème siècle, en ne sacrifiant rien à son riche passé et à ses traditions.
35 années de réunification. Partout dans Hô Chi Minh-Ville, l'ex Saigon, et dans les provinces du Sud telles que Can Tho, An Giang ou encore Vinh Long, des affiches et des panneaux géants marquent le 35ème anniversaire de la réunification du Nord et du Sud Vietnam. Le 30 avril 1975, Saigon et ce que l’on a communément appelé le « Viêt-Cong » tombaient, après plus de quinze ans de conflit armé… Aujourd’hui, le drapeau aux bandes bleu et rouge floqué d’une étoile jaune centrale, représentant le Gouvernement Révolutionnaire Provisoire, est absolument introuvable. Il a laissé sa place au drapeau rouge sang et à l’étoile jaune à cinq branches, représentant un pays réunifié administrativement et politiquement sous le nom de République socialiste du Viêt Nam, avec pour capitale Hanoi.
L’un des trésors du Vietnam ? Sa cuisine ! Réputée comme l’une des plus savoureuses et variées de toute l’Asie, la cuisine vietnamienne compte plus de 500 plats traditionnels. Parmi eux, vous pourrez goûter au fameux Phô, cette soupe de fines nouilles de riz dans laquelle on ajoute du bœuf ou du poulet émincé, du soja et de la coriandre. On la trouve absolument partout et à toute heure, elle constitue d’ailleurs le petit-déjeuner traditionnel vietnamien. Le Phô se prépare d’une vingtaine de façons différentes, qui varient notamment en fonction des régions : dans le Sud, on y ajoute du lait de coco et du sucre, au centre, des fruits de mer. Et si vous avez la chance de visiter le pays pour la fête du Tet, vous pourrez déguster la pomme de lait (« Vu Sua »), un fruit endémique sucré et laiteux au noyau noir que l’on ne trouve qu’à cette époque de l’année.
Le Vietnam et le riz, une histoire millénaire. Quand on sait que « manger » en vietnamien se traduit littéralement par « manger du riz » (« an com »), on comprend qu’il s’agit de l’aliment de base ! Les régions du Sud, grâce au Delta du Mékong, constituent le véritable grenier à riz du pays, deuxième plus gros exportateur mondial. Blanc, gluant, grillé, brun ou vert, vous en trouverez ici de toutes sortes. N'oubliez pas de goûter l’alcool de riz qui, attention, n’a rien à voir avec le saké japonais… « Yo ! » (Santé !). Aujourd’hui, d’anciennes barges à riz, telles que le Jarai ou la Lady Hau, ont été reconverties en bateaux de plaisance. Proposant différentes excursions culturelles et historiques, elles circulent lentement sur le Mékong et constituent ainsi un excellent moyen de découvrir la vie du Vietnam au fil de l’eau.
Faire de son patrimoine un atout touristique. Le Vietnam reste un pays qui s’est ouvert récemment au tourisme. Mais il fait honneur à son surnom de dragon émergent : une dynamique incroyable règne ici, comme en témoignent les nombreuses constructions et quartiers résidentiels de luxe dans les villes d’Hanoi et d'Hô Chi Minh. Les boutiques de luxe à l’occidentale font les beaux jours de la rue Dong Khoi, les « Champs-Elysées de Saigon », et vous serez sans doute étonnés d’apprendre que le jour de l’ouverture du magasin Louis Vuitton, la marque a réalisé ses meilleures ventes dans toute l’Asie ! Quelques « Viet Kieu », les Vietnamiens de la diaspora revenus au pays pour retrouver leurs racines, développent des affaires florissantes et engagées. C’est le cas de Thai Tu-Tho, une jeune femme de 22 ans qui souhaitait retrouver la bonne cuisine traditionnelle de sa grand-mère en ouvrant le restaurant Cuc Gach Quan dans une maison coloniale de Saigon. C’est le cas également d'Eric Simard, dont les hôtels Victoria au décor très « Indochine » plongent le visiteur dans une douce nostalgie coloniale.
L’héritage français. A n’en pas douter, les Français sont ici accueillis avec le sourire. En dépit de l’interdiction de l’enseignement français en 1954 par le vice-président de la 3ème république, des missionnaires ont continué de donner des leçons, et aujourd’hui, quelques mots sont même passés dans la langue courante vietnamienne : "gare", "ciment", "béton", "guidon"… En plus de l’héritage français dû à la colonisation, le fait qu’une célèbre écrivain française ait vécu une véritable histoire d’amour avec le pays ne tarit pas l’engouement des Français pour cette destination. De Saigon où elle est née en 1914 à la « Maison du Chinois » de Can Tho, décor du film de Jean-Jacques Annaud « L’Amant » tiré du roman du même nom, en passant par l’école de Sa Dec où sa maman fut institutrice, vous pourrez partir sur les traces de Marguerite Duras.