Parmi les secteurs de l’industrie mondiale les plus sensibles, à la fois au réchauffement climatique et à la décarbonation, le tourisme est particulièrement visé. A coup de communications marketing à outrance et de slogans « verts », le green-washing va bon-train, on dit tout et n’importe quoi pour figurer au rang des précurseurs du tourisme vert. Hélas, on est loin de la réalité. Un opérateur local a pourtant pris à bras-le-corps le problème du tourisme durable en Tanzanie.
Quid de l’hôtellerie dans un tel contexte ?
Le sujet est particulièrement sensible dans le secteur de l’hôtellerie. Il faut dire que les solutions sont coûteuses, sauf de défaire et refaire l’existant…Comment faire ? S’il est vrai que les grandes chaînes hôtelières internationales font face à un problème colossal, compte tenu de l’étendue de leurs portefeuilles respectifs, les petits hôteliers indépendants ont leur carte à jouer dans cette course à la mise aux normes durables de leurs établissements.
Mais, toutes proportions gardées, les choses ne sont pas simples non plus pour des hôteliers qui essuient encore les plâtres des années COVID sans clients durant quasiment 2 années complètes.
L’Afrique en première ligne
Par ailleurs, les aides sont tout à fait inégales d’un pays à l’autre, voire inexistantes dans certains. Nous avons effectué des recherches sur un sous-continent dont les rentrées de devises dépendent beaucoup du tourisme : l’Afrique subsaharienne. Les différents gouvernements qui régissent cette région du globe ne semblent, pourtant, pas très enclins à apporter l’aide nécessaire aux acteurs du tourisme dans leur pays, sauf de créer des labels de façade, mais sans aide véritable, en tout cas sans subvention, aucune !
L’exemple du tourisme durable en Tanzanie
A cet effet, nous nous sommes penchés sur le cas de la Tanzanie.
Ce pays très réputé pour ses safaris-photos exceptionnels n’échappe pas à ce schéma. Si la proximité des grandes villes comme Daar El Salam et Arusha, ou même Zanzibar ne pose aucun problème pour l’alimentation en eau et en électricité des hôtels/lodges dans un rayon restreint, il en va tout autrement des infrastructures d’hébergement situées au cœur des grandes réserves animalières. L’aide gouvernementale est assez présente pour la protection de la faune à travers, notamment, la mise en place de nombreuses équipes de rangers qui ont pour mission de surveiller des territoires immenses et d’endiguer le braconnage.
Pour le reste, pas d’aide gouvernementale et c’est à chacun de se débrouiller pour faire fonctionner les camps et lodges, y compris de s’auto-suffire en énergie et en eau. Autant dire que dans certaines zones le défi est de taille et les moyens nécessaires considérables.
Les grands hôtels/lodges de luxe ne s’embarrassent pas de considérations écologiques. Pour assurer le luxe et le confort attendus par les clients à haute contribution, on fait ce qu’il faut pour justifier des tarifs assez exorbitants… Mais la plupart du temps les moyens employés sont antinomiques avec toute notion d’écologie. La solution de facilité étant d’utiliser d’énormes groupes électrogènes qui fonctionnent H24. Seulement pour alimenter ces groupes électrogènes, il faut du diesel, beaucoup de diesel ! Alors on ne fait pas dans le détail et on consomme à outrance ce carburant très polluant, au détriment de l’environnement, bien sûr. Certains ont même leur propre station diesel, alimentée par des camions citernes qui viennent remplir les réserves à raison d’une à deux fois par semaine (vérifié sur place) !
Tanganyika Expeditions, fer de lance du tourisme durable en Tanzanie
Toutefois, il existe une exception dans le pays : un opérateur français qui sévit dans le pays depuis 35 ans. Tanganyika Expedition fût l’un des premiers acteurs du tourisme local à s’intéresser aux problèmes environnementaux en Tanzanie et à l’empreinte négative que pouvait générer ses infrastructures et activités au sein des réserves animalières. L’opérateur est aujourd’hui à la tête de 12 « tented-camps », ces petits hébergements construits comme des grandes tentes de luxe, avec une structure en bois, à laquelle la toile est arrimée. Il emploie aujourd’hui environ 300 personnes, se répartissant entre le siège d’Arusha qui regroupe toute la logistique incluant un garage qui gère environ 90 véhicules, le service de réservation et l’administratif. S’y ajoutent le personnel hôtelier, les guides-chauffeurs et les bureaux de représentation en Europe, notamment à Paris.
L’engagement progressif et constant de Tanganyika Expéditions pour le tourisme durable en Tanzanie
Le premier pas de cet opérateur vers l’écologie, fût d’alimenter ses tented-camps avec des panneaux solaires, pour fournir l’essentiel en besoin d’énergie de ses infrastructures isolées de tout. Bien entendu des générateurs d’appoint furent installés pour combler les manques, notamment en période de pluie, quand le soleil fait des caprices…
Par ailleurs, ces panneaux solaires sont posés sur des toits en pente qui recueillent les eaux de pluie (capacité de 250.000 litres à Grumeti) en partie traitée et purifiée pour la consommation courante, le reste servant à l’alimentation des salles de bains, entre autres.
La seconde démarche pour satisfaire les besoins de la clientèle, fût de creuser des puits et d’y relier des pompes afin d’alimenter en eau les sanitaires et les cuisines. Une station d’épuration fût ensuite installée dans chaque lodge, afin de garantir une eau pure et garantie saine à 100 %. D’ailleurs, aujourd’hui, cette eau purifiée est distribuée en exclusivité dans les tentes et dans les restaurants. Pas de bouteilles plastiques chez Tanganyka Expéditions !
A cela s’ajoutent d’autres installations : stockage alimentaire frais dans des locaux qui multiplient par 4 ou 5 le temps de conservation des aliments sans congélation. Une laverie qui fonctionne au courant généré par le site, avec l’utilisation de produits détergents « verts » qui sont ensuite traités après usage pour une pollution zéro. Cette laverie répond à tous les besoins et sert, notamment, au nettoyage de toutes les literies des 12 lodges. Le centre de stockage et de gestion de la recharge des batteries occupe aussi une bonne place, (des batteries au plomb qui sont en cours de remplacement par des batteries au lithium). Enfin, un petit garage pour l’entretien quotidien des 4X4 électriques.
Une menuiserie sert aussi aux réparations d’usage du mobilier des 12 lodges.
Autant dire qu’aucun paramètre n’a été négligé pour que l’opérateur mérite un label d’excellence !
Les safaris en 4X4 électriques
Dernière innovation et pas des moindres : les safaris en véhicules électriques.
Sous la houlette de Denis Lebouteux, l’un des 3 actionnaires de Tanganyika Expéditions et grand manitou de l’opérationnel, l’opérateur a entamé une transformation très coûteuse de son parc de 4X4 servant aux safaris-photos. Le but est ambitieux et génère des effets à double détente.
Le principal avantage est d’effectuer des safaris sans polluer en occasionnant le moins de gêne possible pour la faune. Le second avantage est économique. Les fabricants de véhicules tels que Toyota qui fournit des Land-cruisers dans toute l’Afrique, ne fournissent pas de véhicules déjà adaptés aux pistes souvent délabrées (durant et après les pluies) qui sillonnent les réserves (le marché serait trop faible d’après le constructeur). Un « transformateur » se charge alors d’augmenter la résistance de ces véhicules, en rigidifiant la structure même des 4X4, en durcissant les amortisseurs et en rallongeant (sur demande) les véhicules afin d’accueillir plus de passagers. Avec ces aménagements, les véhicules peuvent se lancer à l’assaut des pistes les plus cahoteuses.
Mais, malgré ces modifications, les véhicules ont une durée de vie limitée (7 à 8 ans), due à l’état des pistes, mais aussi aux vibrations des gros moteurs diesel qui font jouer tous les boulons de fixation et torturent les soudures qui assurent la rigidité des 4X4. A cela, peut venir s’ajouter l’usage qu’en font certains chauffeurs, mais c’est une autre histoire…
La transformation des 4X4 thermiques en véhicules électriques
Partant de ce constat de non-durabilité de sa flotte, Denis Lebouteux en a donc décidé la mue afin de nuire le moins possible à un environnement qui lui est très cher. En soi, la transformation n’a rien de sorcier, mais il faut cependant des spécialistes pour s’en charger. Qu’à cela ne tienne, on les embauche ! Les moteurs thermiques sont déposés et remplacés par des moteurs électriques (moins encombrants) et de grosses batteries sont fixées au plancher. On en profite pour rallonger un peu la cabine pour accueillir quelques passagers supplémentaires, car ces moteurs sont très puissants.
Si elle demande un investissement non négligeable, cette transformation n’en est pas moins rentable. En effet, un 4X4 électrique sort de chez le constructeur à 100.000 € minimum, sans compter l’intervention d’un transformateur, comme pour les véhicules thermiques… En réutilisant des 4X4 ayant déjà fait leur temps (environ 7/8 ans) et en les adaptant ainsi, le coût global est d’environ 40.000 € pour chaque véhicule reconsolidé. Par ailleurs, les nouveaux moteurs sont « bridés » de façon à limiter la casse sur les pistes. La durée de vie prévisionnelle passe de 7/8 ans à une prévision de 25 ans et plus. Autant dire que l’opération est plutôt rentable dans le temps…
L’alimentation pour les batteries
Bien entendu, pour alimenter ces gros dévoreurs d’énergie, il faut des installations adéquates. C’est pourquoi la capacité en panneaux solaires de 2 des sites de Tanganyika Expéditions a été augmentée. Ainsi, les lodges de Grumeti et de Bashaï ont aujourd’hui les moyens de s’auto-suffire à la fois en eau, en électricité et ont la capacité de générer la puissance nécessaire aux 4X4 électriques. Pour le moment, les batteries installées ne permettent pas d’aller au-delà de 200km, mais des batteries plus performantes au lithium sont attendues pour équiper les 5 nouveaux véhicules qui seront transformés cet hiver, passant le parc de 12 à 17 voitures. L’autonomie de la nouvelle génération sera alors de 400km, de quoi garantir de longues traversées aux passagers, sans limite géographique et sans coût supplémentaire… Ce type d’installation n’est pour le moment pas à l’ordre du jour dans les autres lodges qui profitent néanmoins des services de Grumeti et Bashaï.
L’une de mes expériences de safari en 4X4 électrique à Grumeti
Après une nuit bercée par les sons du bush, le rire des hyènes et le rugissement des lions dans le lointain, c’est l’heure du départ pour un safari un peu avant l’aube. Après un café vite avalé, je rejoins mon véhicule électrique où m’attend déjà mon chauffeur. Bruit de démarreur et puis…plus rien ! La voiture « siffle » à peine et seuls quelques bruits de suspensions percent la nuit.
Dès la sortie du lodge, on aperçoit quelques ruminants, surpris de ne pas nous avoir entendu arriver. Ce silence nous permet de les observer d’assez près, sans les faire fuir. Nous continuons notre route à la recherche d’animaux plus difficiles à observer, lions, léopard, rhinos, …
Nous croisons beaucoup de familles de girafes et d’éléphants en quête de leurs feuillages favoris ou d’un plan d’eau. Les pluies ont été généreuses cette année et rien ne manque. Après une heure de recherche, mon guide me signale une famille de lions, regroupée autour d’un arbre. Un énorme mâle accompagné de 6 femelles et quelques lionceaux. La chasse de la veille a été bonne, car les ventres sont bien rebondis… Là encore, l’approche silencieuse nous permet de les observer d’assez près, sans provoquer d’inquiétude chez ces magnifiques animaux. C’est à peine si le mâle, pourtant chargé de la protection du groupe, relève la tête pour nous évaluer, pour aussitôt retourner à sa digestion nocturne… Les voir aussi paisibles en notre présence a quelque chose de rassurant, nous ne sommes pas des perturbateurs, juste des observateurs silencieux !
Après un petit quart d’heure délectable, nous reprenons notre chemin. L’aube nous accompagne, avec sa cohorte d’animaux de toutes sortes, essentiellement des herbivores, zèbres, buffles, gnous, bubales, girafes etc. La période de la grande migration est passée, mais ils sont encore des dizaines de milliers à profiter de l’herbe grasse dont les pluies tardives et abondantes assurent la pousse. Pourquoi retourner au Kenya voisin si l’herbe est aussi verte ici ? D’ailleurs, depuis quelques années, une bonne partie des troupeaux ne passent plus les rivières frontalières et restent en Tanzanie, évitant ainsi les terribles crocodiles du Nil qui n’attendent que ça pour se repaître de chair tendre…
Nous rechercherons vainement un léopard ou un timide rhinocéros dans la demi-heure qui suit. La prochaine fois, peut-être…Il est temps de rejoindre les autres clients du lodge dans un endroit protégé en plein bush, où un petit-déjeuner buffet nous attend ! Tout y est et il y en a pour tous les goûts. Cette parenthèse en pleine nature a quelque chose d’irréel, on se sent vraiment privilégié de vivre une telle expérience, si loin de notre quotidien.
Nous continuons le safari en retournant au lodge, pour une sieste méritée, la nuit a été courte ! Ceux qui le souhaitent pourront repartir pour une découverte du bush à pied, une autre façon de découvrir ce fantastique environnement. Le safari pédestre permet de se familiariser avec d’autres aspects de cette nature sauvage. La flore, les insectes, les oiseaux n’auront plus de secrets pour ceux qui s’intéressent et posent les bonnes questions.
En fin de journée, un autre safari nocturne me replonge dans cet univers fascinant de l’Afrique sauvage. Les sons et les odeurs sont encore différents, reflétant les activités diurnes de la faune. De loin en loin on croise des hyènes, ou solitaires ou en petits groupes, en quête d’une carcasse laissée par des prédateurs. Les lions mâles s’expriment avec force pour délimiter leur territoire ou appeler une femelle à partager leur nuit sous les étoiles. La puissance de ce rugissement restera à jamais gravé dans ma mémoire, comme un symbole de cette Afrique sauvage et pourtant si accessible…
La particularité du site de Bashaï, un autre aspect du tourisme durable en Tanzanie
Bashaï est une peu une exception dans le parc hôtelier de Tanganyka Expéditions. Construit entièrement en dur, ce lodge à un petit air de cottage anglais. L’environnement est superbe, mais la faune sauvage quasiment absente (excepté de nombreux oiseaux…). Idéal pour une fin de circuit. Ici la démarche écologique est différente, malgré l’autonomie en électricité et en eau. C’est à l’humain que Denis Lebouteux a donné sa priorité. Il a créé de grands jardins potagers et fruitiers où la culture BIO est la règle et qui alimentent les autres lodges. Ces jardins ont permis de créer de nombreux emplois dans la région. Par ailleurs, il a participé à la création d’une école dont les résultats sont en tête au niveau national. Ce résultat fait évidemment la fierté de son directeur et de toutes les familles. La sensibilisation des jeunes à l’écologie y tient une bonne place et un container de bouteilles plastiques ramassées par les enfants trône fièrement à l’entrée de l’établissement. Quand on arrive dans le village où se situe l’école en voiture siglée Tanganyika Expeditions, l’accueil est très, très chaleureux, y compris au bord de la route…
Denis Lebouteux l’âme pensante de Tanganyka Expéditions
Cet ingénieur diplômé des Ponts et Chaussées à l’origine est aussi un passionné d’Anthropologie. En visite à Olduvaï il y a 35 ans (site préhistorique majeur) pour assouvir sa passion, il est tombé amoureux de la Tanzanie et a décidé de s’y fixer. En s’associant avec deux partenaires financiers qu’il arrive à convaincre de la pérennité de son projet, il se lance alors dans la construction du premier lodge de Tanganika Expéditions : Olduvaï. À une époque où ce genre de projet est assez inhabituel, voire périlleux, il passe pour un « original ».
L’histoire lui donnera raison puisqu’au fil des années le groupe a développé son activité en devenant leader sur le marché français et surtout précurseur dans le domaine de l’écotourisme en Tanzanie. Fort de sa maîtrise en ingénierie, l’homme sait ce qu’il fait, choisissant pour tous ses lodges le meilleur emplacement, à la fois pour les points de vue sur un environnement riche en faune, mais aussi pour la proximité avec les ressources nécessaires, notamment l’eau et bien entendu la constructibilité du site dans un esprit pérenne. Pour l’électricité, ses infrastructures ont bénéficié de panneaux solaires dès que la technologie a été proposée sur le marché. Déjà précurseur.
Impliquer les populations locales
La « méthode Denis Lebouteux » est aussi d’impliquer les populations locales dans la constructions des infrastructures et leur entretien, quitte à les former à différents corps de métiers. De la même façon, plutôt que de faire venir des étrangers ou des citadins des grandes villes, il a assuré la formation des locaux aux services hôteliers. Ce fût une réussite et le résultat est là, avec un bon service dans tous les lodges que nous avons visités.
Il a su fidéliser tout ce « staff » au fil des années et certains collaborateurs le suivent depuis ses débuts. Lors du COVID 19, il fût le seul opérateur en Tanzanie à préserver tous ses emplois, en rémunérant le personnel à 100 % les 6 premiers mois et ensuite à 50 % durant un an, autorisant les gens à trouver une autre source de revenus pendant tout ce temps ! Un bel exemple de solidarité patronale, qui lui assure aujourd’hui la fidélité de toutes ses équipes qui louent aujourd’hui le comportement du « Patron » lors de cette épreuve.
Sa dernière action dans le domaine du tourisme durable est de convertir ses véhicules consacrés aux safaris-photos en 4X4 électriques (Retro-fitting). Pour cela il a créé une entreprise E.Motion qui s’occupe de cette mutation et compte bien développer cette activité en proposant ses services à d’autres opérateurs locaux. Devant le coût que cela représente, ces derniers restent timides pour le moment, mais ils devront bien prendre le train en marche un jour ou l’autre…
Par ailleurs, Denis Lebouteux est en négociation avec DART, la principale compagnie de bus qui assure les liaisons entre les différentes banlieues d’Arusha et le centre-ville, utilisant 140 bus à cette fin. Une étude économique du projet mené conjointement entre les 2 parties a établi que la transformation de ces gros véhicules ferait économiser environ 35.000 $ par jour à la compagnie, soit 84 % du coût actuel de roulage des bus ! Et c’est sans compter le bénéfice écologique d’une telle mutation, ces véhicules consommant énormément de diesel (50 à 80 L/Km selon leur âge et rejetant 850kg de carbone/jour chacun !).
A cela s’ajoute le bénéfice sonore pour les habitants qui n’auront plus à subir les pétarades de ces bus qui sillonnent la ville et ses environs à longueur de journée…
En bref, tourisme et écologie peuvent faire bon ménage, pour peu qu’on s’en donne les moyens !
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