Nous sommes dans le département de l’Ain, à 25 km au nord de Lyon, dans la région de la Dombes connue entre autres pour ses 1000 lacs et étangs et les nombreuses espèces d’oiseaux qui les peuplent, mais aussi pour sa gastronomie et ses fameuses cuisses de grenouilles… Un autre must de la région pour les joueurs, le golf du Gouverneur.
Le golf du Gouverneur, dans l’Ain
Bienvenue sur l’un des domaines golfiques les plus importants de France. Le Resort golf du Gouverneur fait partie du cercle très restreint des complexes comportant 45 trous, seulement 4 en France: notre hôte du jour, La Baule, le Touquet, et le National. J’entends déjà les puristes ou les mauvaises langues dirent qu’on ne peut inclure le golf du Gouverneur dans cette catégorie car son 9 trous est un compact contrairement aux autres sites qui possèdent de «vrais 9 trous »… C’est discutable mais pour le coup ça me fait plaisir de le rajouter…
Le resort du golf du Gouverneur
Ouvert en 1992, le Resort a été aménagé sur un site ayant appartenu, au XIV siècle, au gouverneur des Dombes. Il existe encore sur place quelques anciens vestiges de cette époque. Le parcours s’étale sur près de 330 hectares, sans dénivellation, d’une belle végétation bordée par de nombreuses pièces d’eau. D’ailleurs pour l’échauffement on expédie des balles dans un étang…un système permettant de les récupérer, hors de question de polluer l’environnement !
Le Golf du gouverneur propose 2 parcours 18 trous
Habituellement synonyme de frustration pour un golfeur, ici c’est open bar (au practice en tout cas) ! Quel plaisir de balancer des seaux de balles dans une zone à pénalité ( comme on doit dire maintenant ) ! Mais attention à ne pas y prendre trop vite goût, car avec près d’une vingtaine de pièces d’eau cumulées sur le site, les occasions de réitérer ça sur le parcours ne manqueront pas, mais avec beaucoup moins d’enthousiasme ! De là à y voir un infâme et sournois dessein imaginé par les architectes pour nous acclimater à expédier nos balles à la baille depuis les fairways il n’y a qu’un pas…
Le Breuil, le « top parcours » du golf du Gouverneur
Un par 72 de 6312 m (des noires), slope 139 des blancs et 133 des jaunes.
J’ai eu la chance de pouvoir jouer le parcours du Breuil, laissez moi partager cette expérience avec vous. Pour situer le contexte, nous sommes fin octobre. D’énormes averses ont balayé la région la semaine précédente et pour couronner le tout, la veille, une pluie continue a arrosé le parcours de 16h jusqu’à l’aube. Notre départ à 4 est à 7H45. Mettre le réveil à 6h pour jouer sous la pluie et dans la boue… Il n’y a que les ultras mordus pour le faire. Ça tombe bien c’est notre cas ! Comme par miracle, au matin, la pluie a cessé. On ne peut pas vraiment dire qu’il fait beau car pour l’instant il fait surtout nuit. Je comprends mieux pourquoi l’accueil avait tiqué quand j’ai réservé le départ… Peu importe, il nous faut démarrer coûte que coûte car après nous les départs s’enchaînent.
Tarif : 81 € de début avril à fin octobre, 65 € le reste de l’année.
Trou n°1 – Par 4 Dogleg droit.
Nous grimpons sur le Tee de départ, la butte est humide et grasse. Aïe, mauvais signe… Nous nous plaçons aux boules jaunes car, à l’automne, sur des parcours longs on ne peut compter sur la roule et dans notre «team » 2 joueurs sont au dessus de 18. La pénombre nous oblige à mettre en jeu à l’oreille, si le coup est manqué à gauche on doit entendre un plouf, si la balle est trop à droite un bruit de branches nous en avertira. Rien de tout cela, nous sommes tous en piste. Et là, c’est la très très bonne surprise. Les fairways sont impeccables, magnifiquement drainés. Le jour se lève enfin et le soleil avec. Le green du 1 confirme une préparation impeccable. Bonne roule, annoncée d’ailleurs au club house à 2m70. Ce n’est pas Augusta (4m) mais c’est presque le golf national. De plus tenir ces vitesses à l’automne par temps humide c’est du très bon travail. Notre partie est lancée !
Trou n°2 – Par 3 d’environ 140 m.
Le green est vaste mais avant de l’atteindre il nous faut survoler 100 m d’eau…
Trou n°3 – Par 5.
Considéré comme le plus facile du parcours.
Le fairway est accueillant mais les difficultés arriverons vite pour celui qui cherchera à l’attaquer en deux surtout si le mat est à gauche mettant en jeu l’étang. Attention, à la zone humide devant le green qui condamne toute approche trop courte.
Trou n°4 – Par 3 de 150m.
Superbe trou avec deux étangs qui peuvent impressionner mais qui ne sont pas véritablement en jeu.
Trous n°5 et 6.
Tout droit mais assez long pour le 5, les arbres à la retombée de drive oblige à un coup long et précis. Au 6 ce sont 2 bunkers de fairway qui vous attendent. Dans les deux cas un long fer ou un bois de parcours restent nécessaires pour tenter de toucher le green.
Trou n°7 – Dogleg gauche.
Un gros drive par dessus le bunker de fairway vous laissera un fer plus ouvert pour attaquer un green surélevé.
Trou n°8 – Par 5.
Pour moi le plus simple, assez court pour un par 5 et presque tout droit.
Trou n°9 – Par 4 Dogleg gauche.
Le coup de départ doit rester impérativement droit, le virage intervenant uniquement sur l’attaque de green. Certains devrons encore survoler l’eau. Les plus longs auront un coup direct vers le green mais la précision sera de mise pour faire mouche.
Un peu de marche pour les courageux et une franche accélération pour les conducteurs de voiturette.
Trou n°10 – Par 4.
Trou facile, un des plus court du parcours. Fairway large pour un final avec un green tout en longueur.
Trou n°11 – Par 3 de 139 m.
Simple lui aussi. Les bunkers de green ne sont pas véritablement en jeu si le mat est au fond du green.
Trou n°12 – Par 4 Dogleg droit.
Il faut absolument poser son coup de départ sur la gauche. Attention au choix de club. Le driver n’est pas forcément obligatoire. Trop long, vous risquez de vous retrouver injouable dans le rought. Pour les frappeurs, la ligne est plus sur la pointe gauche du bunker de fairway. Il ne vous restera alors qu’un wedge en second coup. Visuellement une allée d’arbres vous accompagne vers le green adossé au lac.
Trou n°13 – Par 4 de 300m.
Le drive peut rester dans le sac, on place la balle pour se laisser un coup simple vers un green à double plateau.
Si à ce stade le parcours du Breuil ne vous a pas encore totalement séduit ce serait étonnant, mais un golfeur est toujours exigeant, l’enchaînement 14, 15 et 16 va calmer tout le monde. Des étangs bordants fairways et greens, des ajoncs mordorés, des oiseaux échassiés…
Trou n°14 – Par 4 Dogleg droit.
Pour moi le trou signature du Gouverneur, handicap 1 ! Monstrueux à plusieurs titres : par sa beauté, son challenge golfique et l’adrénaline qu’il procure sur chaque coup du tee au green. Au départ il vous faudra éviter l’eau qui court à droite sur tout le trou et du gros rough à gauche. Avec une super mise en jeu l’attaque de green est possible. Pour les joueurs courts, ne pas chercher à se mettre le plus près possible du green. En effet, le fairway se rétrécit et tenter de se mettre à 50 m du green est compliqué. Mieux vaut rechercher un lay-up pour vous placer à une centaine de mètre du green. Si comme moi vous avez la chance d’enchaîner deux très bons coups et prendre le green en régulation, votre journée est faite !
Trou n°15 – Par 5.
Pour moi le trou signature du parcours, mince j’ai déjà dis ça pour le 14..! On va dire le signature bis.
Alors…Tout le côté droit du trou est bordé par un étang où l’eau n’est presque plus visible mais remplie à cette époque de l’année par des joncs devenus orangés qui contrastent magnifiquement avec le vert du fairway. Il faut éviter sur la mise en jeu des deux grands arbres, à gauche et à droite du fairway à environ 200m du départ. Pour le deuxième coup, la zone d’atterrissage devient plus étroite et l’eau est en jeu des deux côtés. Le green immense à double plateau semble échoué sur l’étang : fantastique !
Trou n°16 – Par 3.
Lui aussi somptueux (signature Ter ?…). Les départs se trouvent sur une langue de terre entre deux pièces d’eau. Devant environ 130m à survoler pour mettre sa balle au sec et 30 de plus pour prendre le green. Les arbres au fond semblent barrer l’arrière mais ne sont pas en jeu.
Trou n°17 – Par 5 gros dogleg droit.
Trou pas très long. Attention à la mise en jeu, si vous souhaitez couper un peu le virage, tout le côté droit est hors limite. A l’inverse, un drive tout droit peut rapidement vous envoyer dans les buttes pleines de rough en face… Les herbes sont hautes, difficiles d’y retrouver les balles (ça sent le vécu…). Ensuite il ne reste plus qu’à pousser jusqu’au green.
Trou n°18 – Par 4.
Assez long mais tout droit. Il y a de la place sur le fairway. Il vous faudra faire deux beaux coups pour vous poser sur l’immense green (près de 50m de long) et de préférence pas trop loin du mat sinon le 3 putts vous guette.
La balade se termine. Le parcours du Breuil au golf du Gouverneur m’a régalé.
D’un point de vue général le dessin est magnifiquement conçu. Bravo messieurs Didier Fruchet et George Will ! Avec de l’eau partout sur le domaine on imagine le travail exceptionnel qu’ils ont dû produire pour rendre greens et fairways impeccables. Seuls les roughs restent gras (fin octobre). Chaque trou est indépendant du reste du parcours cela renforce le lien entre vous, le parcours et la nature, rien ne doit perturber cette communion qui s’installe crescendo. L’enchainement 14 15 16 vaut à lui seul le voyage.
Le terrain est très « golfique» dans le sens où les mises en jeu restent assez simples, offrant ainsi de multiples options de jeu pour les seconds coups. Il est possible d’agresser de temps en temps mais attention à ne pas prendre trop vite confiance ou le parcours vous mettra rapidement à l’amende. On comprend pourquoi le Challenge Tour y a posé ses valises pendant 5 ans de 2008 à 2012…Un vrai parcours de championnat. A refaire très vite !
Le Montaplan, deuxième parcours du golf du Gouverneur
Un par 71 de 5817 m, slope 130 des blancs et 121 des jaunes.
Considéré comme le parcours N°2 du resort, son tracé plus court et moins exigeant que son grand frère bénéficie également de la même qualité d’entretien. Attention à l’enchaînement du 11 au 15 où l’eau est omniprésente.
Tarif : 81 € de début avril à fin octobre, puis 65 € le reste de l’année.