Suite à l’adoption d'une nouvelle classification hôtelière le 24 février 2010, l’année suivante, en mai 2011, huit hôtels français se voyaient attribuer le label «palace» ( le Bristol, le Plaza Athénée, le Meurice et le Park Hyatt Paris Vendôme, à Paris, l'hôtel du Palais, à Biarritz, le Grand Hôtel du Cap-Ferrat, à St-Jean-Cap-Ferrat, les Airelles et le Cheval Blanc à Courchevel), alors qu’ils étaient 14 à l’avoir demandé (dont le Georges V, le Crillon et le Ritz, à Paris, ainsi que le Negresco, à Nice).
Même si depuis les "laissés pour compte" et d’autres hôtels de luxe français ont obtenu cette classification du ministère du tourisme, le Label « Palace » a modifié en profondeur le paysage de l’hôtellerie française. Autrefois le titre de palace était réservé à une minorité d’hôtels sans critère distinctif particulier. La renommée de l’hôtel, son ancienneté, sa tradition et sa clientèle lui attribuaient ce qualificatif assez imprécis…
Aujourd’hui un établissement de plus de deux ans peut prétendre à ce titre autrefois réservé aux hôtels dont l’histoire avait bâti la réputation. Ce label a donc favorisé l’arrivée de nouveaux entrants sur le secteur de l'hôtellerie de luxe et le marché s’est élargi. ll y a aujourd'hui deux catégories de Palace, selon notre propre analyse :
- Les anciens « Palaces », qui jouissent d’une réputation mythique, d’un savoir-faire transmis de génération en génération favorisant ainsi l’excellence du service et le supplément d’âme.
- Les nouveaux établissements, qui bénéficient certes d’une décoration récente et de la toute nouvelle technologie mais qui n’ont pas encore une véritable « Histoire ». Plusieurs années sont nécessaires pour qu’une nouvelle équipe de plus de 500 collaborateurs excelle dans le service et apprenne à travailler ensemble entre les différents départements. Il est tout simplement difficile de recruter 500 « artisans du luxe » en quelques mois et de les former, pour atteindre un niveau d’excellence en quelques années.
La guerre des palaces souvent évoquée dans les médias est certes exagérée mais réelle. Il faut que celle-ci se transforme en émulation saine, pour rendre ce secteur dynamique et plus innovant. Les établissements qui obtiennent le label Palace sont choisis parce qu’ils remplissent un nombre de critères strictes et bien définis. Il y a donc, a priori, une certaine norme que tous respectent. Néanmoins, il ne faudrait pas qu’ils se ressemblent tous. Chaque établissement doit trouver un élément de différenciation et offrir une expérience unique à ses clients. Quel serait le plaisir du client d’un Palace dans l’uniformité ? ».
ARTICLE REALISE AVEC L’AIMABLE COLLABORATION de LAURENT DELPORTE (spécialiste en hôtellerie de luxe).